Semaine du 2 avril
When the Light Breaks        

 
 
Film de Rúnar Rúnarsson - Islande, Pays-Bas, Croatie, France - 1h 22 - avec Elín Hall, Mikael Kaaber, Katla Njálsdóttir 
Le jour se lève sur une longue journée d’été en Islande. D’un coucher de soleil à l’autre, Una une jeune étudiante en art, rencontre l’amour, l’amitié, le chagrin et la beauté. 
Sublime sur la forme, très joliment interprété et contant une histoire singulière, ce long-métrage islandais multiplie les audaces et touche au cœur. (Le Parisien) 
Empreint d’une profonde humanité, "When the Light breaks", dont l’action se déroule sur une seule journée, parvient sans mal à émouvoir, grâce à une mise en scène d’une extrême pudeur, basée sur ce qu’il faut de symbolique [...] ou de poésie [...], et accompagnée de chœurs aériens aux voix cristallines. (Abus de Ciné) 

  Ciné croissants dimanche 6 avril à 10 h

Semaine du 9 avril 
A Real Pain   


 
Film de Jesse Eisenberg – USA - 1h 29 - avec Jesse Eisenberg, Kieran Culkin, Will Sharpe 
Deux cousins aux caractères diamétralement opposés - David et Benji - se retrouvent à l’occasion d’un voyage en Pologne afin d’honorer la mémoire de leur grand-mère bien-aimée. Leur odyssée va prendre une tournure inattendue lorsque les vieilles tensions de ce duo improbable vont refaire surface avec, en toile de fond, l’histoire de leur famille… 
L’émotion est l’ingrédient principal du deuxième long métrage l’acteur connu notamment pour Social Network de David Fincher. (20 minutes) 
Une « Shoah comédie » traitée sur un mode picaresque par le cinéaste-acteur Jesse Eisenberg, qui mêle avec un tact infini humour et émotion. (L'Humanité) 



Semaine du 9 avril
Queer     
  

Film de Luca Guadagnino - U.S.A., Italie - 2h 16 - avec Daniel Craig, Drew Starkey, Jason Schwartzman 
Dans le Mexico des années 50, Lee, un américain, mène une vie désabusée au sein d'une communauté d’expatriés. L'arrivée du jeune Allerton va bouleverser l’existence de Lee, et faire renaitre en lui des sentiments oubliés. 
Ce voyage sentimental, onirique et habité, sombre et lumineux, glauque et poétique constitue une adaptation remarquable et possiblement le meilleur film de son auteur. Il se pose tout du moins comme le plus sensible, le plus beau, le plus déchirant. (Culturopoing.com) 
En choisissant la beauté, l'onirisme et la romance pour adapter les écrits de William S. Burroughs, Luca Guadagnino s'autorise la liberté la plus totale et révèle avec générosité la part la plus inavouable du célèbre auteur : celle de la lumière. Dans "Queer", loin du biopic ou de l'adaptation scolaire, tout est un poème. (Konbini) 



Vendredi 11 avril
Les 4 âmes du coyote  



Film d’Áron Gauder - Hongrie - 1h - 
Des activistes amérindiens s'opposent à un projet d'oléoduc sur leur territoire ancestral. Le soir autour du feu, ils se réunissent autour de leur Grand-Père qui leur fait le récit de la Création. Le conte rappelle à tous la place de l’Homme sur la Terre et son rôle dans la destruction de la nature. 
Une grandiose bande originale, immersive et authentique, composée de musiques vocales a capella et de chants traditionnels de pow pow, enveloppe le film et en intensifie sa portée. (L'Ecran fantastique) 
L’esthétique de ce film d’une heure 46 est particulièrement soignée. Elle détonne fortement par rapport aux autres films animés "animaliers" qui peuplent régulièrement – et pas toujours pour le meilleur - nos écrans. (Ouest France) 
Dans le cadre de CinéEco et du festival de cinéma d'Amnesty International, suivi d'u débat animé par Gilles Escarguel


Semaine du 16 avril
Black Dog     
    

 Film de Hu Guan - Chine - 1h 50 - avec Eddie Peng, Liya Tong, Jia Zhangke 
Prix Un Certain Regard au Festival de Cannes 2024. 
Lang revient dans sa ville natale aux portes du désert de Gobi. Alors qu’il travaille pour la patrouille locale chargée de débarrasser la ville des chiens errants, il se lie d’amitié avec l’un d’entre eux. Une rencontre qui va marquer un nouveau départ pour ces deux âmes solitaires

Dès sa stupéfiante première séquence, le récit nous agrippe pour ne plus nous lâcher, porté par le charisme de son acteur principal Eddie Peng, flanqué d’un lévrier noir tout aussi mémorable. (Positif) 
Ambiance de fin du monde pour ce film noir de Hu Guan, dont la mise en scène joue de façon virtuose avec le décor et le cadre. (L'Humanité) 







Semaine du 16 avril
Dans la cuisine des Nguyen        
 
  

Film de Stéphane Ly-Cuong - France - 1h 39 - avec Clotilde Chevalier, Anh Tran-Nghia, Leanna Chea 
Yvonne Nguyen, jeune femme d’origine vietnamienne, rêve d’une carrière dans la comédie musicale au grand dam de sa mère qui préférerait la voir reprendre son restaurant en banlieue. L’intimité de la cuisine, entre plats familiaux et recettes traditionnelles, leur permettra-t-elle enfin de communiquer, se comprendre et s’accepter ? 
Cette difficile recherche de modèles quand on baigne dans deux cultures est au cœur du film de Stéphane Ly-Cuong. Le long-métrage parvient à la fois à toucher et à réjouir celui qui le regarde, évacuant prestement la mièvrerie à coups de paillettes dorées et de quelques chansons. (Le Figaro) 
Pour son premier long métrage, le cinéaste Stéphane Ly-Cuong plonge dans les racines vietnamiennes de ses parents, en nous offrant un conte pop et burlesque. (Abus de Ciné) 



Mercredi 16 avril
Blue Velvet         



Film de David Lynch - USA - 2h 00 - avec Isabella Rossellini, Kyle MacLachlan, Dennis Hopper 
Il se passe quelque chose d’étrange derrière les palissades blanches de Lumberton, Caroline du Nord. Après avoir fait la découverte d’une oreille humaine coupée dans un champ, Jeffrey Beaumont, un étudiant attiré par le mystère, est bien déterminé à enquêter. Avec l’aide de sa petite amie, Jeffrey pénètre dans l’univers sombre et dangereux de Dorothy Vallens, une chanteuse de boîte de nuit mystérieusement unie à Frank, un gangster sadique, autour d’une histoire de kidnapping. 
David Lynch construit des personnages atypiques et défait soigneusement plusieurs motifs de cinéma, d’une façon qui tient quasiment du pastiche. [...] La naïveté des métaphores surprend encore plus. Effrontément claires, elles donnent au film une tonalité dissonante car elles n’auraient pas leur place dans un monde bien plus tordu que ce qu’elles désignent. [...] David Lynch ouvre de nouvelles brèches à l’intérieur de son film noir, en déconstruisant des images préexistantes et en développant sa propre galerie de signes. (Le bleu du miroir) 
Film présenté et analysé par Dominique Caron, professeur de cinéma 



Semaine du 23 avril
Black Box Diaries     



 
Film de Shiori Ito - Japon, Grande-Bretagne, U.S.A. - 1h 42 - 
Depuis 2015, Shiori Itō défie les archaïsmes de la société japonaise suite à son agression sexuelle par un homme puissant, proche du premier ministre. Seule contre tous et confrontée aux failles du système médiatico-judiciaire, la journaliste mène sa propre enquête, prête à tout pour briser le silence et faire éclater la vérité. 
Shiori Ito nous confie "Black Box Diaries", témoignage bouleversant d'une femme victime de viol, mais aussi enquêtrice de sa propre affaire. Un récit à cœur ouvert étalé sur huit ans, qu'elle dévoile non sans appréhension, mais avec une authenticité désarmante. Entre nos mains, elle laisse son histoire. (Franceinfo Culture) 
D’une séquence à l’autre, on passe du film d’espionnage pour tenter de confronter le chef de la police au journal intime nous exposant les fragilités de la journaliste. Cette dualité permet à Shiori Ito de retrouver une force d’action réparatrice. Mais elle mène aussi à des instants vertigineux. (Le Monde) 


Semaine du 23 aril
La Convocation         




Film de Halfdan Ullmann Tøndel - Allemagne, Pays-Bas, Norvège, Suède - 1h 57 - avec Renate Reinsve, Ellen Dorrit Petersen, Endre Hellestveit 
Lorsqu'un incident se produit à l'école, les parents des jeunes Armand et Jon sont convoqués par la direction. Mais tout le monde a du mal à expliquer ce qu'il s’est réellement passé. Les récits des enfants s’opposent, les points de vue s’affrontent, jusqu’à faire trembler les certitudes des adultes… 
Caméra d’or 2024, LA CONVOCATION crée son suspense par la rétention d’informations : ce n’est qu’à mesure que l’intrigue se déroule via cette longue réunion que le public, qui recourt ainsi à son imaginaire, comprend de quoi il retourne. C’est aussi par ce biais qu’est instillé puis attisé progressivement, au travers d’allusions, sous-entendus, arguments biaisés et jeux de regards entre personnages ambigus (tous formidablement incarnés), le doute sur la véracité́ des faits. (La Septième Obsession) 
Des adultes en crise et des beaux moments de cinéma dans ce premier film inventif signé Halfdan Ullmann Tøndel. (Télérama) 
Une immense Renate Reinsve pour un drame audacieux et poignant. (Abus de Ciné)


Semaine du 30 avril
La Cache        



Film de Lionel Baier - Suisse, Luxembourg, France - 1h 30 - avec Dominique Reymond, Michel Blanc, William Lebghil 
Christophe, 9 ans, vit les événements de mai 68, planqué chez ses grands-parents, dans l’appartement familial à Paris, entouré de ses oncles et de son arrière-grand-mère. Tous bivouaquent autour d’une mystérieuse cache, qui révèlera peu à peu ses secrets… 
Si tous les interprètes sont excellents, on est particulièrement ému par Michel Blanc en pensant que cet hypocondriaque autoproclamé incarne un médecin. (20 minutes) 
Lionel Baier métamorphose le roman familial de Christophe Boltanski : l’autobiographie se fait jeu cinématographique, dans les ombres de la Seconde Guerre mondiale. (Dernières Nouvelles d'Alsace) 









Semaine du 30 avril
Radio Prague, les ondes de la révolte         

 
 
Film de Jirí Mádl - République tchèque, Slovaquie - 1h 55 - avec Vojtech Vodochodský, Stanislav Majer, Tatiana Pauhofová 
Mars 1968. À la veille du Printemps de Prague, Tomáš décroche un emploi à la radio et travaille pour des journalistes qui défient la censure de l’État. Soumis à un chantage de la police secrète, parviendra-t-il à la déjouer sans trahir ses idéaux ? Le récit d’un combat pour la liberté qui a marqué l’Histoire… 
Ce thriller historique et journalistique très bien mené devient encore plus haletant lorsque survient la menace des chars russes. La deuxième heure est captivante. (Le Parisien) 
Au-delà du Printemps de Prague et de son écho contemporain, avec l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe et les méthodes des proches de Vladimir Poutine pour museler la liberté d'expression et fabriquer des « fake news », Jiri Madl signe un puissant drame humain, porté par un suspense dont on connaît, hélas, l'issue. (Le Point) 


Vendredi 2 mai
La Chute du ciel 
    
 
 
Film d’Eryk Rocha, Gabriela Carneiro da Cunha - Brésil, Italie, France - 1h 50 -
Les Yanomami, tribu indigène de l'Amazonie brésilienne, mènent une lutte acharnée pour préserver leur territoire et leur mode de vie ancestral face à la menace du "peuple de la marchandise". À travers le discours puissant de Davi Kopenawa, chaman et porte-parole de sa communauté, le film offre une immersion profonde dans leur cosmologie et se fait l’écho d’un appel urgent à la sauvegarde de la forêt et à la redéfinition de notre rapport à la nature. 
Le film d’Eryk Rocha et Gabriela Carneiro da Cunha vient s’inscrire au cœur de cette forêt vivante, dont aucune carte nu aucun récit ne peuvent restituer la profusion sensorielle. […] Ni enquête ethnographique, ni fable édénique, La Chute du ciel redéfinit les termes d’une relation où l’on s’observe de part et d’autre de la caméra. (Cahiers du Cinéma) 
Le film travaille une forme proprement « décoloniale » dont le regard émanerait, sans surplomb, de l’intérieur même de la communauté ici documentée. (Critikat.com) 
Dans le cadre de Cin'Eco




Semaine du 7 mai
Le Garçon       
  


 
  
Film de Zabou Breitman et Florent Vassault – France - 1h 37 - avec Damien Sobieraff, Nicolas Avinée, Isabelle Nanty 
Tout débute avec les photos d'une famille. Une famille inconnue, qu’on a l’impression pourtant de connaitre. Au centre : ce garçon. Qui est-il ? Quelle est son histoire ? Et si chaque individu était aussi le héros involontaire d’un conte ? Une enquête familiale vertigineuse, où réalité́ et fiction se mêlent jusqu’à se confondre parfois. 
Dialogue alerte entre fiction et documentaire, « le Garçon » donne lieu à un bouleversant crescendo émotionnel. (L'Obs) 
Entre documentaire et fiction, Le duo Zabou Breitman/Florent Vassault donne naissance à l’un des projets le plus originaux et audacieux de ce début d’année. (Marianne) 





Semaine du 26 février 
Fanon    


Film de Jean-Claude Barny - Canada, Luxembourg, France - 2h 13 - avec Alexandre Bouyer, Déborah François, Stanislas Merhar 
Frantz Fanon, un psychiatre français originaire de la Martinique vient d’être nommé chef de service à l’hôpital psychiatrique de Blida en Algérie. Ses méthodes contrastent avec celles des autres médecins dans un contexte de colonisation.Un biopic au cœur de la guerre d’Algérie où se livre un combat au nom de l’Humanité. 
Si la pensée radicale de Fanon ne trouve pas d’équivalent dans les choix esthétiques de Jean-Claude Barny – narration linéaire, mise en scène classique, musique d’accompagnement parfois trop présente –, la rigueur de l’approche historique ainsi que l’attachement aux textes, largement cités, suffit à soutenir l’intérêt. (Cahiers du Cinéma) 
Faisant le choix d’une réalisation épurée, servie d’une photographie et d’un son très maîtrisés, Jean-Claude Barny signe davantage qu’un biopic : une porte d’entrée sur une oeuvre culte, d’autant qu’on commémore cette année les 100 ans de la naissance de Frantz Fanon. (Rolling Stone) 




Semaine du 5 mars
Présence    
  
Film de Steven Soderberg - U.S.A. - 1h 25 - avec Lucy Liu, Chris Sullivan, Callina Liang 
Une famille emménage dans une nouvelle maison, où une mystérieuse présence hante les lieux. 
Une histoire de fantômes pas tout à fait comme les autres. (Les Inrocks) 
« La caméra subjective était inscrite dans le scénario, puisqu’elle épouse le point de vue de la présence, qui est un personnage. Donc, dans l’absolu, Steven Soderbergh est la présence », note Chris Sullivan, pince-sans-rire. Quoiqu’il n’ait pas tort, puisque Steven Soderbergh est, notoirement, son propre cameraman et directeur photo. Par conséquent, dans ce contexte cinématographique particulier, il n’est pas exagéré de dire que Soderbergh, la caméra qu’il manie et l’entité que celle-ci représente ne font qu’un. (Le Devoir) 



Semaine du 5 mars
La Mer au loin 

Film de Saïd Hamich - Belgique, France, Maroc - 1h 57 - avec Ayoub Gretaa, Anna Mouglalis, Grégoire Colin 
Nour, 27 ans, a émigré clandestinement à Marseille. Avec ses amis, il vit de petits trafics et mène une vie marginale et festive… Mais sa rencontre avec Serge, un flic charismatique et imprévisible, et sa femme Noémie, va bouleverser son existence. De 1990 à 2000, Nour aime, vieillit et se raccroche à ses rêves. 
Déployé sur dix ans, de 1990 à l’an 2000, le film, inspiré par L’Éducation sentimentale de Flaubert et par la musique raï (exilée en France, à Marseille et réinventée par l’exil), évoque de nombreux sujets : l’amitié, le couple, l’amour, la famille, le SIDA, et l’immigration – sans jamais réduire la trajectoire de Nour à une seule de ses dimensions. Saïd Hamich Benlarbi nous invite comme à l’improviste à suivre le parcours de vie complexe et dense du jeune homme. Ayoub Gretaa, qui campe Nour, est la révélation du film. Souple, félin, tout aussi à l’aise dans le registre presque enfantin du post-ado des années 90 que dans celui de l’homme que les aléas de la vie se sont chargés de faire mûrir, il porte sans emphase l’émotion tout en retenue du film. Retour à Bollène nous avait stupéfaits, La Mer au loin, grand mélodrame magnétique et lumineux, comme la France en produit peu, nous enthousiasme. Attention néanmoins : larmes en cascade à anticiper. 'La Gazette d'Utopia) 



Semaine du 14 aout
Les gens d’à côté    


Film d’ André Téchiné - France - 1h 25 - avec Isabelle Huppert, Hafsia Herzi, Nahuel Perez Biscayart 
Lucie est une agent de la police technique et scientifique, proche de la retraite. Son quotidien solitaire est troublé par l’arrivée dans sa zone pavillonnaire d’un jeune couple, parents d’une petite fille. Alors qu’elle se prend d’affection pour ses nouveaux voisins, elle découvre que Yann, le père, est un activiste anti-flic au lourd casier judiciaire. Le conflit moral de Lucie entre sa conscience professionnelle et son amitié naissante pour cette famille fera vaciller ses certitudes… 
Savoir séparer la vie privée de la vie professionnelle, apprendre à connaître les gens avant de les juger, tenter de se mettre à minima à la place de l’autre, partager la vie de quelqu’un dont on n'a pas les mêmes idées, bref savoir dialoguer même avec l’ennemi, tout cela constitue la multitude de thématiques abordées en douceur dans ce thriller psychologique étonnant. Isabelle Huppert incarne avec aplomb cette veuve, dont le conjoint, également policier, s’est suicidé. Quant au duo composé par Nahuel Perez Biscayart (décidément très présent à Berlin) et Hafsa Herzi, il apparaît crédible de bout en bout. Le dernier film d'André Téchiné évolue ainsi sur le film du rasoir, entre tentation de la délation, risque de d'utilisation de sa fonction, mensonge et omission, solitude et famille de substitution, pour mieux semer le trouble.(abusdecine) 


Semaine du 14 aout
Aloïse 
 Film de Liliane de Kermadec - France - 1h 55 avec Caroline Huppert, Delphine Seyrig, Isabelle Huppert 
D’après la vie de l’artiste suisse Aloïse Corbaz. L’histoire d’une jeune femme d’origine modeste, pleine d’ambition artistique. Gouvernante en Allemagne, la première guerre mondiale l’oblige à regagner sa patrie. Mais fragile et perturbée, elle est internée jusqu’à la fin de sa vie. Isolée du monde, elle le réinvente par la peinture… 
On croit souvent Liliane de Kermadec la cinéaste d’un seul film. C’est faux, elle a réalisé à partir des années 60 et jusqu’à sa mort en 2020 une petite vingtaine de films, longs et courts, divers, télé et ciné, fictions ou documentaires. Au cours de la seconde moitié de sa vie, elle mène à bien des projets autoproduits autour de figures aussi variées – mais secrètement liées par la politique et le genre – que l’éditrice de l’œuvre de Charles Fourier, Simone Debout-Oleszkiewicz (Paris ou l’utopie perdue, 2018), ou les femmes du mouvement révolutionnaire des Tupamaros en Uruguay (le Cri des fourmis, 2015). S’il est donc faux qu’elle est la réalisatrice d’un seul film, Aloïse (1975), toutes ces autres productions sont invisibles, perdues, inachevées, hors circuit. Liliane de Kermadec est à peine une artiste mais maudite. Comme Aloïse. (Libération) 


Semaine du 21 aout
Val Abraham

Film de Manoel de Oliveira - Portugal, Suisse, France - 3h 23 - avec Luís Miguel Cintra, Leonor Silveira, Cecile Sanz de Alba 
AEma, pour s'évader de sa vie terre à terre, se réfugie dans la poésie et le romantisme. Ses amours successives ne voilent pas sa désillusion progressive et, comme Emma Bovary, la conduisent à la mort. 
Vale Abrãao» est le film d’Oliveira où l’amour n’est plus le privilège des femmes et le sexe celui des hommes. Car cette Ema faite de feu, cette femme qui se donne à son mari, puis à ses amants, sans les aimer et sans rien demander, c’est la Terre et c’est l’épée à la fois, elle est née comme ça. C’est la Bovary de «l’âme qui balance» et que les hommes aiment à la folie mais ne comprennent jamais. Pas la Bovary de Flaubert, mais celle, sacrée, de Agustina et de Oliveira. Seule la rivière – le Douro, toujours – pourra l’accueillir, ses supplices, ses extases, tout le désir. (fidMarseille.org) 



Semaine du 21 aout 
Le Schpountz 

Film de Marcel Pagnol – France - 2h 08 - avec Fernandel, Fernand Charpin, Orane Demazis 
Jeune commis épicier un peu mythomane, Irénée, à qui le cinéma a tourné la tête, est convaincu qu'il deviendra un acteur célèbre. Il rencontre une équipe de tournage qui lui réserve une plaisanterie cruelle... Il arrive aux studios plein d'espoir... 
Inspiré d'une anecdote survenue sur le tournage d'Angèle, le personnage de Fernandel, neveu de l'épicier du village (inoubliable Fernand Charpin), se fait berner par une équipe de tournage, qui lui réserve une plaisanterie bien cruelle. Dans un jeu de dupes à la fois drôle et pathétique, la plume chantante de Pagnol dénonce la futilité et l'hypocrisie d'une profession, tout en s'interrogeant sur la fonction du comique. Les simulacres, les désillusions et les remords serviront la cause du fada, qui finira par triompher dans une joyeuse pagaille.(cinematèque) 


Semaine du 28 aout
L’innocent  

Film de Luchino Visconti - Italie, France - 2h 09 - avec Jennifer O'Neill, Laura Antonelli, Giancarlo Giannini 
Dans l'Italie bourgeoise du XIXe siècle, Tullio, l'époux de Giuliana, n'a de cesse de tromper sa femme ! Il fréquente d'ailleurs très régulièrement Teresa. Un jour, cette dernière rencontre un autre homme et cela rend Tullio très triste. Il se tourne alors de nouveau vers sa femme, mais celle-ci, en désespoir de cause, a trouvé elle aussi un amant ! Réalisant qu'il est trop tard pour la récupérer, il s'apprête à commettre une grave erreur... 
Ce film douloureux, hanté par la mort, n'a rien d'académique. La reconstitution luxueuse de l'Italie des années 1900 est marquée par la nostalgie de Visconti pour son enfance aristocratique. (Télérama) 
Le résultat est un grand film malade, au montage pas toujours maîtrisé, mais qui porte indéniablement la marque de son auteur. Un testament morbide et décadent réalisé par un vieil homme n'ayant pas fait la paix avec ses démons intérieurs. (aVoir-aLire.com) 



Semaine du 28 aout
Mon parfait inconnu
 
Film de Johanna Pyykkö - France, Norvège - 1h 47 - avec Camilla Godø Krohn, Radoslav Vladimirov, Maya Amina Moustache Thuv 
Ebba, jeune femme solitaire de 18 ans, travaille dans le port d’Oslo. Un soir, elle découvre à terre un homme d’une grande beauté, blessé à la tête. Se rendant compte qu’il est atteint d’amnésie, elle lui fait croire qu’ils sont amants et leur construit un univers bâti sur le mensonge. Mais progressivement, Ebba comprend que les pires tromperies ne viennent peut-être pas d’elle... 
Rythmé par les illusions et les mensonges de son héroïne, Mon parfait inconnu a quelque chose du conte. Mais dans Mon parfait inconnu, un mensonge peut en cacher mille autres et Ebba va bientôt se retrouver prise à son propre piège. Alors que nous sommes entrés dans le film par le biais de sa psyché, nous finissons peu à peu, comme elle, par nous perdre, à ne plus vraiment savoir ce qu’il faut craindre, ce qui relève du fantasme ou de la paranoïa. (Lebleudumiroir) 



Semaine du 31 aout
Baby Sitter

Film canadien, français de Monia Chokri - 1h 27 - avec Patrick Hivon, Monia Chokri, Nadia Tereszkiewicz 
Suite à une blague sexiste devenue virale, Cédric, jeune papa, est suspendu par son employeur. Pour se racheter, il va avec l'aide de son frère Jean-Michel, s'interroger sur les fondements de sa misogynie à travers l’écriture d’un livre. De son côté, sa femme Nadine en proie à une dépression décide d'écourter son congé maternité. L’arrivée dans leur vie d’une baby-sitter au charme espiègle et envouteur, va chambouler leur existence. 

Cette comédie 100% québécoise interroge les rapports hommes-femmes avec une liberté de ton réjouissante et une esthétique joyeusement décalée qui joue avec les codes de la série B. (Le JDD) 
Une réjouissante exploration de la loi du désir qui appuie les stéréotypes pour mieux leur faire la peau. (L'Humanité)