fellini_amarcord.jpg Yo tambien (16 février à 20 h 30, 20 février à 17 h 30)

Film espagnol de Álvaro Pastor, Antonio Naharro (2009) – 1h43 - avec Lola Dueñas, Pablo Pineda, Antonio Naharro 

Yo Tambien
est pétillant, drôle,tendre et s'il parvient à autant nous faire rire puis l'instant d'après nous bouleverser, c'est qu'il bannit toute approche psychologisante, il vient s'enraciner dans la vie,il s'incarne dans des personnages magnifiques d'épaisseur et de vitalité. (La Gazette d'Utopia)
Pablo Pineda est la première personne atteinte du syndrome de Down à obtenir une licence en psychopédagogie. Élu personnalité de l'année par El Pais en 2004, le jeune Espagnol joue ici son propre rôle. Sa présence, ses mots et la véracité des situations apportent alors toute la profondeur nécessaire pour éviter le pathos et transformer Yo También en un portrait bourré d'intelligence.(L'Express)
Loin de toute poésie ou symbolisme de bazar, ce film à l'atmosphère parfois « réaliste », interprété par un couple d'acteurs complices, nous parle avec simplicité de la sexualité et des droits contraignants des trisomiques. Malgré quelques longueurs et maladresses propres aux premières œuvres, Yo, también se révèle au final particulièrement touchant et pertinent.(excessif.com)

fellini_intervista.jpg Torremolinos 73  (18 février à 20 h 30, 21 février à 20 h 30 )

Film espagnol, danois de Pablo Berger (2003) – 1h33 - avec Javier Cámara, Candela Pena, Juan Diego

La côte sud espagnole, la Fiat 600, les grands hôtels venus du Nord, le tourisme, les débuts du porno des années 70, les minijupes... passés au filtre d'un vieux jaune, révélant des couleurs passées comme mises sous un abat-jour, symbole de la situation sociale espagnole de l'époque. La mise en scène est soignée, le plaisir des comédiens Javier Camara (Parle avec elle d'Almodovar) et Candela Pena (Ne dis rien d'Iciar Bollain) est palpable. Un moment de nostalgie drôle et agréable. (Positif)
Le film est plus proche de certaines comédies italiennes des 70’s que du style Almodovar, le cynisme d’un Dino Risi en moins. Pas le mordant. Torremolinos 73 est un film teigneux s’accrochant aux demi-teintes, entre réalisme d’une Espagne cloîtrée, et picaresque d’une inhabituelle aventure (le tournage d’une version X du 7e sceau). Résultat, on n’y rit pas noir mais gris. (Chronic'art.com)

 

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En construcción  (19 février à 17 h 30)

Film espagnol de Jose Luis Guerin  (2001) – 2h05 - avec Juana Rodríguez Molina, Iván Guzmán Jiménez, Juan López (II)

Recueil de « choses vues et entendues », En Construcción est une immersion dans le Barrio chino de Barcelone, en pleine réhabilitation. Le béton coule et la vie s'écoule, entre langueur et truculence. Les vieilles figures locales rivalisent de rodomontades, les mômes du coin griffonnent sur les palissades, les maçons parlent d'amour sur le chantier...  Rien de folklorique ni de sociologique dans cette approche. Mais, à travers ces fragments de quotidien, Guerín nous parle bien de la fin d'un monde, dont l'identité se délite en même temps que les murs du quartier. (Télérama)
Maçon espagnol lunatique, ouvrier marocain marxiste, jeune tapineuse amoureuse de son jules, vieux mythomane qui transforme sa pauvreté en richesse. Il s'agit, ici encore, d'affabuler le monde pour rester, contre la morbidité technocratique, du seul côté qui vaille : celui de la vie. (Le Monde)
Pour faire ressentir l’atmosphère du Barrio Chino, le cinéaste réalise un travail sonore impressionnant avec des sons urbains se propageant sur des plans des rues et des passants, ce qui projette le spectateur dans la ferveur populaire du quartier.(avoir-alire.com)

 

 

Questione.jpg Même la pluie (17 février à 20h30 et 22 février à 20 h 30)

Film espagnol, français, mexicain d’Icíar Bollaín (2010) – 1h43 - avec Gael García Bernal, Luis Tosar, Carlos Aduviri
 

L’efficacité du film, qui n’a rien à envier au cinéma hollywoodien (avec lequel il partage d’ailleurs certaines scories – comme une musique qui sollicite un peu trop l’émotion), explique qu’il ait pu être choisi par l’Espagne pour la représenter pour l’Oscar du meilleur film étranger. On apprécie qu’une œuvre accessible et témoignant d’un engagement qui ne se résume pas à un constat misérabiliste et résigné puisse ainsi bénéficier d’une visibilité méritée. (Critikat.com)
Avec l'aide de Paul Laverty (scénariste attitré de Ken Loach), la réalisatrice Iciar Bollain (Ne dis rien) confronte ses personnages à un cas de conscience rarement abordé au cinéma : un cinéaste engagé peut-il se permettre de ne pas joindre l'acte à la parole ? Où commence et finit son engagement ? Le film pose finement la question de l'intégrité. Même s'il tente d'y répondre, vers la fin, de manière un peu trop rapide et maladroite, au moins propose-t-il quelque chose. Qui ressemble à du cinéma équitable. (Télérama)
Écrit par Paul Laverty,le scénariste de Ken Loach, tourné par Iciar Bollain (avec entre autres Gaël Garcia Bernal), ce film tient du tour de force : limpide, factuel (des émeutes de l'eau ont réellement eu lieu à Cochabamba en 2000),c'est une belle leçon politique sur la domination d'hier et d'aujourd’hui. Et sur la mondialisation... (Le Canard enchainé)

viridianaphoto.jpg Viridiana (19 février à 21h)

Film espagnol de Luis Buñuel (1961) – 1h30 – avec Silvia Pinal, Fernando Rey, Francisco Rabal,   Margarita Lozano
PALME D'OR CANNES 1961

Après vingt-quatre ans d'exil au Mexique, Buñuel revient en Espagne pour tourner Viridiana, qui y sera censuré jusqu'à la mort de Franco, en 1977. Dans la séquence extraordinaire de l'orgie, Buñuel tente de révéler, par la musique sacrée (le Messie de Haendel) et par les nombreuses allusions à la Passion du Christ, le décalage grotesque entre le monde profane et l'univers dans lequel Viridiana croyait vivre. Le film raconte donc l'histoire d'une femme qui apprend à voir. C'est aussi la métaphore politique d'une Espagne aveuglée depuis 1936 (Télérama)
Avec Viridiana, Luis Buñuel atteint les sommets de son art. On y retrouve ses thèmes de prédilection. Son goût de la provocation. Sa manière de bousculer l'ordre établi. Le fétichisme ou l'inceste, l'hypocrisie de l'Église, la bourgeoisie suffisante, la bestialité populaire, tout y est. À chaque fois, les structures physiques ou morales bâties par l'homme pour cadenasser ses dérives cèdent aux assauts de ses propres pulsions animales. À ce titre, la bacchanale finale des villageois, entrés par effraction au château, reste inoubliable. Lors de sa projection au festival de Cannes, en 1961, le film fit scandale. Et plus encore lorsque la Palme d'or lui fut remise. Le Vatican, comme Franco, jugèrent le film blasphématoire. En Espagne, les copies du film furent saisies et le directeur de la cinématographie fut licencié sur le champ (Avoir-alire.com)

Samedi 19 février, 19 h 45 : Conférence de Loïc Diaz Ronda, programmateur du Centre de Culture Contemporaine de Barcelone, suivie d’un buffet espagnol