Du 12 au 18 juin 2024
Le bon Grain et l'ivraie 
Film français de Manuela Fresil - 1h 34 - 
En petite bande joyeuse, ils dansent, rient, font des batailles de boules de neige, mais où dormiront-ils cette nuit ? Dans un hall de gare ? Dans un centre d’hébergement ? En France, aucun enfant ne devrait se poser ces questions. 
 
En présence de la réalisatrice le 24 octobre à 17 h 30

Semaine du 19 juin
Une autre vie que la mienne    

 

Film de Malgorzata Szumowska, Michal Englert - Pologne, Suède - 2h 04 - aec Malgorzata Hajewska, Joanna Kulig, Jacek Braciak 
C’est l’histoire d'Andrej, bon mari et jeune père, dans une petite ville de Pologne. De plus en plus mal à l’aise dans son corps, il tente de trouver sa véritable identité, dans un pays passé en trois décennies du communisme au capitalisme. L’histoire de quelqu’un à qui on interdit d’être soi-même. 
De manière sensible et toujours pudique, le film suit le personnage dans son intimité et raconte par petites touches les étapes parfois compliquées de son parcours, en lien avec les changements de la société autour. Les réalisateurs Malgorzata Szumowska et Michal Englert signent ainsi un film plutôt lumineux et optimiste, même si le débat sur les droits LGBT reste encore vif en Pologne, plus de quatre-vingt-dix ans après la dépénalisation de l’homosexualité. (L'Atalante) 



Semaine du 19 juin
Dissidente 




Film de Pier-Philippe Chevigny - Canada, France - 1h 29 - avec Ariane Castellanos, Marc-André Grondin, Nelson Coronado 
À Richelieu, ville industrielle du Québec, Ariane est embauchée dans une usine en tant que traductrice. Elle se rend rapidement compte des conditions de travail déplorables imposées aux ouvriers guatémaltèques. Tiraillée, elle entreprend à ses risques et périls une résistance quotidienne pour lutter contre l’exploitation dont ils sont victimes. 
C’est vrai que c’est un bon sujet de documentaire. Pourquoi en avoir fait une fiction ? 
Au fur et à mesure que j’enquêtais, je me suis rendu compte que personne ne voulait parler publiquement des abus et de l’exploitation par peur des représailles. De facto, mon projet est devenu une fiction puisque c’était la seule façon de dire la vérité tout en protégeant l’anonymat des témoins. (Interview du réalisateur) 
Un film dur et bouleversant sur la réalité des conditions de travail des ouvriers guatémaltèques au Canada, un film aussi sur la mondialisation de l’économie et la recherche du profit maximum, un film enfin sur la solidarité et l’exploitation (Huit et Demi) 


Semaine du 26 juin
Un jour fille 


Film de Jean-Claude Monod – France - 1h 33 - avec Marie Toscan, Iris Bry, Thomas Scimeca 
XVIIIe siècle. Anne, grandie fille, doit « changer d’habit » en raison de son attirance pour les femmes. Devenue homme, il se marie, et vit une grande histoire d’amour avec sa nouvelle épouse jusqu’à ce que son passé le rattrape...L’histoire vraie et bouleversante d’Anne Grandjean née intersexe, et de son procès retentissant, qui interroge encore aujourd’hui toutes nos certitudes... 
Le cinéaste philosophe a su trouver en Marie Toscan une subtile interprète, d'une attrayante retenue qui balaie la question du genre. (Positif) 
Un jour fille est un film important qui pose en acte les problématiques de l’identité sexuelle sans s’encombrer de discours lénifiants ou d’attitudes emphatiques. Le destin tragique d’Anne Grandjean rappelle avec force que le moralisme n’est jamais loin dans la façon dont une société aborde la question de la différence. (aVoir-aLire.com) 


Semaine du 26 juin
Les tortues 

 Film de David Lambert - Belgique, Canada - 1h 23 -  
vec Olivier Gourmet, Dave Johns 
Henri et Thom vivent ensemble à Bruxelles et filent le parfait amour depuis 35 ans, enfin en apparence. Depuis qu’Henri a pris sa retraite de policier, rien ne va plus. Ses journées sont fades et interminables, ses sentiments s'estompent et leur maison est devenue un vrai champ de bataille. Toujours amoureux, Thom est prêt à tout pour raviver la flamme et sauver leur couple, quitte à demander lui-même le divorce… 
Le cinéaste belge David Lambert met en scène une comédie nerveuse et incorrecte sur un vieux couple gay, incarné par les irrésistibles Olivier Gourmet et Dave Johns (...). La bonne surprise de la semaine. (Marianne) 
Ce couple de vieux amants a un charme inattendu et une drôlerie tendre dont cette comédie tire le meilleur. (Télérama) 

Semaine du 3 juillet
Memory  

 

Film de Michel Franco - U.S.A., Mexique, Chili - 1h 40 - avec Jessica Chastain, Peter Sarsgaard, Brooke Timber 
Sylvia mène une vie simple, structurée par sa fille, son travail et ses réunions des AA. Pourtant, ses retrouvailles avec Saul bouleversent leurs existences, réveillant des souvenirs douloureux que chacun avait enfouis jusque-là. 
Un film déchirant du réalisateur mexicain Michel Franco, où le duo Jessica Chastain - Peter Sarsgaard (primé à la Mostra de Venise) fait merveille. (Ouest France) 
Le cinéaste mexicain, que la rigueur empêche de tomber dans la mièvrerie, réalise un beau film d’amour sur un couple qui réussit à se blottir dans les trous de mémoire. (Libération) 

Mercredi 3 juillet
Joan Baez I Am A Noise
 
 
Film de Miri Navasky, Karen O'Connor, Maeve O'Boyle - U.S.A. - 1h 53 –  
Joan Baez : I Am A Noise revient sur la carrière d’une artiste exceptionnelle et sur sa vie militante, tout en la suivant dans sa dernière tournée de New York à Paris. En ouvrant pour la première fois ses archives personnelles, Joan Baez se livre sans fard sur sa renommée aussi précoce que vertigineuse, sur ses traumas, son combat pour les droits civiques et sa romance déchirante avec Bob Dylan. I Am A Noise est une plongée fascinante et profondément personnelle d’une autrice- compositrice-interprète qui dévoile dans ce film toute la vérité sur sa vie. 
À travers de superbes interviews et une quantité impressionnante d’archives, la chanteuse se dévoile et ouvre même à la caméra les archives privées que sa mère avait jadis créées. Au programme : des photos, des vidéos, des fichiers audio, des lettres, des dessins, et même des enregistrements de séances de thérapie. Un documentaire très cru, pour lequel la chanteuse légendaire a dû faire preuve d’un courage exceptionnel. Le public ne peut qu’en profiter. (Gaby Tscharner) 


 
Dans le cadre de la soirée de fin de saison

 

Semaine du 10 juillet
Greenhouse  

 
 
Film de Sol-hui Lee - Corée du Sud - 1h 40 - avec Seo-Hyeong Kim, Jae-sung Yang, So-yo Ahn 
Aide-soignante à domicile, Moon-Jung s’occupe avec bienveillance d'un vieil homme aveugle et de sa femme. Mais quand un accident brutal les sépare, tout accuse Moon-Jung. Elle se retrouve à devoir prendre une décision intenable. 
Une tragédie envoûtante dans un quotidien chancelant. (Les Fiches du Cinéma) 
Dans la pure tradition du film noir coréen, Greenhouse est une petite merveille de cruauté et d’absurde. (aVoir-aLire.com) 


 






Semaine du 10 juillet
L’Affaire Vinča Curie  

 

Film de Dragan Bjelogrlic - Serbie, Slovénie, Macédoine - 2h 00 - avec Dragan Bjelogrlic, Predrag 'Miki' Manojlovic, Alexis Manenti 
Octobre 1958, en pleine guerre froide, des scientifiques yougoslaves sont gravement irradiés dans le cadre d’une mission tenue secrète. Ils sont soupçonnés de travailler à la fabrication d’une bombe nucléaire. Rapatriés en France, ils sont pris en charge par le professeur Mathé à l’Institut Curie. Une course contre la montre s’engage alors pour les sauver… 
Dans un décor et une image aux teintes gris-vert, efficacement évocateurs de l’époque, L’Affaire Vinca Curie tient en haleine avec plusieurs fils narratifs. (La Croix) 
L’Affaire Vinca Curie met en lumière avec finesse un moment méconnu d’amitié franco-yougoslave en pleine guerre froide. Intense et poignant. (Le Figaro) 





Semaine du 17 juillet
Adam change lentement    


Film de Joël Vaudreuil - Canada - 1h 36 -  
Adam, 15 ans, a une particularité extraordinaire : son corps se modifie en fonction des moqueries et des commentaires de son entourage. Pas idéal pour un ado complexé. Alors que les grandes vacances commencent, Adam doit en plus se coltiner deux jobs d’été : garder une maison avec un chat-tronc et s’occuper du gazon de son voisin amoureux de sa tondeuse. Décidément, la vie ne fait pas de cadeau à Adam... 
Dans un dessin animé à l’humour noir, le Canadien Joël Vaudreuil dépeint le malaise et la dureté du passage à l’âge adulte. (Télérama) 
Au-delà de l’humour, ce film québécois, captive en s’intéressant à ceux, parias, mal-aimés et laissés-pour-compte du lycée, auxquels le cinéma prête d’ordinaire peu d’attention. Étonnant. (Le Parisien) 



Semaine du 17 juillet
Hors du temps  

 
Film d’Olivier Assayas – France - 1h 45 - avec Vincent Macaigne, Micha Lescot, Nora Hamzawi 
Paul, réalisateur, et son frère Etienne, journaliste musical, sont confinés à la campagne dans la maison où ils ont grandi. Avec eux, Morgane et Carole, leurs nouvelles compagnes. Chaque pièce, chaque objet, les arbres du jardin, les sentiers parcourant les sous-bois leur rappellent les souvenirs de leur enfance, et leurs fantômes. 
Interrogeant le rapport de chacun des deux comparses au confinement, l’un étant dans la totale paranoïa vis à vis du virus, espérant pouvoir tout contrôler, et l’autre étant pressé de retrouver sa liberté, le film prend tout son sens dans ses toutes dernières minutes. Le film parvient à transmettre un amour de l’art, musical comme pictural, qui résonne plus comme une envie de partager et de découvrir, que d’étaler son érudition. […]: Nine D'Urso fait des étincelles en duo avec Macaigne et Nora Hamzawi surprend dans un rôle plus sérieux qu’à l’habitude. (Abus de ciné) 






Semaine du 24 juillet
 Fainéant·es    


Film de Karim Dridi – France – 1h47 - avec Faddo Jullian, .jU., Odette Simoneau 
Nina et Djoul, copines inséparables, sont expulsées de leur squat. Elles reprennent alors la route à bord de leur vieux camion avec une soif de liberté et une seule obsession : faire la fête. Rencontres impromptues, travail saisonnier, concerts, joyeuses subversions, quelques galères mais surtout beaucoup d'aventures rythment désormais la vie nomade de ces deux amies. 
La manière dont Fainéant·es interroge le sens politique de la vulnérabilité avoisine le questionnement que Judith Butler reprenait à Adorno en 2012 : "Comment mener une vie bonne dans une vie mauvaise ?" S’il n’apporte pas de solution confortable, le fou rire absurde de Djoul et de son père autour du mot "travail" déjoue les réponses hâtives. (Cahiers du Cinéma) 
Des filles à la Varda, sans toit, ni loi. (Dernières Nouvelles d'Alsace) 


Semaine du 24 juillet
Les pistolets en plastique    
  
 Film de Jean-Christophe Meurisse - France - 1h 36 - avec Laurent Stocker, Delphine Baril, Charlotte Laemmel 
Léa et Christine sont obsédées par l'affaire Paul Bernardin, un homme soupçonné d’avoir tué toute sa famille et disparu mystérieusement. Alors qu'elles partent enquêter dans la maison où a eu lieu la tuerie, les médias annoncent que Paul Bernardin vient d'être arrêté dans le Nord de l’Europe… 
Inspiré d’un fait divers français les plus marquants de ces dernières années, Les Pistolets en plastique de Jean-Christophe Meurisse est une comédie hilarante portée par des acteurs excellents et déchaînés. Dans ce petit théâtre de la cruauté, un homme tue toute sa famille et disparait dans la nature. Toute ressemblance avec un assassin présumé n’est pas forcément fortuite. (Le mot de la Quinzaine) 
Meurisse s’amuse des errances de la police française (hilarante scène avec Vincent Dedienne) et montre combien les fantasmes de l’époque créent des comportements irrationnels. Et tandis que des détours par l’Argentine doublent la satire d’un parfum de film d’aventures, Les Pistolets en plastique troque progressivement le rire contre une prise en compte de l’horreur collective à l’œuvre dans ce fait divers devenu un mythe national. Moins trash qu’Oranges sanguines, cette farce décapante laisse pourtant un goût tout aussi amer. (Troiscouleurs) 
 


Semaine du 31 juillet 
L’enfant qui mesurait le monde     
  

Film de Takis Candilis - Belgique, France, Grèce - 1h 44 - avec Bernard Campan, Raphael Brottier, Maria Apostolakea 
La vie d’Alexandre Varda bascule soudainement. Le puissant promoteur immobilier d’origine grecque se fait licencier par ses actionnaires et apprend, le même jour, le décès de sa fille qu’il n’avait pas vue depuis 12 ans. Il décide alors de partir en Grèce pour rapatrier le corps. Là-bas, il découvre qu’il est le grand-père d’un petit garçon de 9 ans, atteint d’un syndrome autistique. 
"Pour autant, je ne voulais ni faire un film brûlot ni excluant. Je tenais, au contraire, que chacun puisse y puiser quelque chose qui lui permette de ressortir avec le sourire. Qu’on ait en tête une petite phrase telle que : 'On peut s’en sortir'. Que ce soit un film populaire au sens où il parle à tout le monde, en allant chercher des émotions simples. Sans doute est-ce l’héritage de mon passé à la télévision." (Takis Candilis in Allociné) 




Semaine du 31 juillet 
Six pieds sur Terre  



Film de Karim Bensalah - France - 1h 36 - avec Hamza Meziani, Kader Affak, Souad Arsane 
Sofiane, fils d’un ex-diplomate algérien, a beaucoup voyagé. Installé à Lyon pour ses études, il est victime d’une décision administrative et vit sous la menace d’une expulsion. Dans l’espoir de régulariser sa situation, il accepte de travailler pour des pompes funèbres musulmanes. Entre les fêtes, les rencontres et son emploi, Sofiane va se découvrir dans un parcours initiatique qui le conduira à construire sa propre identité et passer peu à peu vers l’âge adulte. 
Un premier film lumineux, comme ses personnages ! Un petit bijou dans un écrin d’humour tendre, drôle, touchant, plein de finesse et d’intelligence. Il pose des questions essentielles à notre société, sur ses tendances à ranger ses citoyens dans des cases trop étroites. Celles des origines, des coutumes, des religions. Avec tous les fantasmes réducteurs que trimbalent ces étiquettes. Sur un ton de comédie réjouissante, Six pieds sur terre (au titre si bien pensé) nous tend un miroir salutaire ! (La Gazette d'Utopia) 







Semaine du 07 aout
El professor  
  
Film de Maria Alché, Benjamín Naishtat - Argentine - 1h 50 - avec Marcelo Subiotto, Leonardo Sbaraglia, Julieta Zylberberg 
Professeur terne et introverti, Marcelo enseigne depuis des années la philosophie à l’Université de Buenos Aires. Un jour, se présente enfin l’occasion de briller : suite au décès de son mentor, il est pressenti pour reprendre sa chaire. Mais voilà que débarque d’Europe un autre candidat, séduisant et charismatique, bien décidé à lui-aussi briguer le poste. 
El Profesor fait partie de ces films argentins qui ont intégré le pouvoir narratif de l’humour, tout en le (mal)traitant à leur manière. On pourrait parler de comédie dépressive. Dans la première scène du long métrage, un homme fait un AVC mais la musique qui accompagne ce moment évoque celle d’une sitcom familiale. A l’aide d’un habillage musical gentiment décalé, de fondus au noir à l’ancienne, la mise en scène d’ Alché et Naishtat propose plusieurs petits pas de côté qui mélangent sourire et malaise. Ou plutôt qu’ils superposent l’un à l’autre dans un même ton. (lepolyester.com) 


Semaine du 07 aout
Sons
 Film de Gustav Möller - Danemark, Suède - 1h 40 - avec Sidse Babett Knudsen, Sebastian Bull Sarning, Dar Salim 
Eva, gardienne de prison exemplaire, fait face à un véritable dilemme lorsqu'un jeune homme de son passé est transféré dans l’établissement pénitentiaire où elle travaille. Sans dévoiler son secret, Eva sollicite sa mutation dans l'unité du jeune homme, réputée comme la plus violente de la prison. 
Sons impressionne par sa noirceur et la qualité des interprétations, le duo formé par Sidse Babett Knudsen et Sebastian Bull étant presque de chaque plan. Ils participent à entretenir la noirceur du film, presque intégralement tourné dans les murs d’une prison de Copenhague, créant un sentiment d’étouffement extrêmement prenant. La qualité de la mise en scène se ressent dans cette grande intensité dramatique qui ne relâche pas son étreinte jusqu’au dernier plan, et des derniers mots prononcés, qui restent longtemps imprimés après le générique de fin. (lebleudumiroir) 



Semaine du 14 aout
Les gens d’à côté    

Film d’ André Téchiné - France - 1h 25 - avec Isabelle Huppert, Hafsia Herzi, Nahuel Perez Biscayart 
Lucie est une agent de la police technique et scientifique, proche de la retraite. Son quotidien solitaire est troublé par l’arrivée dans sa zone pavillonnaire d’un jeune couple, parents d’une petite fille. Alors qu’elle se prend d’affection pour ses nouveaux voisins, elle découvre que Yann, le père, est un activiste anti-flic au lourd casier judiciaire. Le conflit moral de Lucie entre sa conscience professionnelle et son amitié naissante pour cette famille fera vaciller ses certitudes… 
Savoir séparer la vie privée de la vie professionnelle, apprendre à connaître les gens avant de les juger, tenter de se mettre à minima à la place de l’autre, partager la vie de quelqu’un dont on n'a pas les mêmes idées, bref savoir dialoguer même avec l’ennemi, tout cela constitue la multitude de thématiques abordées en douceur dans ce thriller psychologique étonnant. Isabelle Huppert incarne avec aplomb cette veuve, dont le conjoint, également policier, s’est suicidé. Quant au duo composé par Nahuel Perez Biscayart (décidément très présent à Berlin) et Hafsa Herzi, il apparaît crédible de bout en bout. Le dernier film d'André Téchiné évolue ainsi sur le film du rasoir, entre tentation de la délation, risque de d'utilisation de sa fonction, mensonge et omission, solitude et famille de substitution, pour mieux semer le trouble.(abusdecine) 



Semaine du 14 aout
Aloïse 
 Film de Liliane de Kermadec - France - 1h 55 avec Caroline Huppert, Delphine Seyrig, Isabelle Huppert 
D’après la vie de l’artiste suisse Aloïse Corbaz. L’histoire d’une jeune femme d’origine modeste, pleine d’ambition artistique. Gouvernante en Allemagne, la première guerre mondiale l’oblige à regagner sa patrie. Mais fragile et perturbée, elle est internée jusqu’à la fin de sa vie. Isolée du monde, elle le réinvente par la peinture… 
On croit souvent Liliane de Kermadec la cinéaste d’un seul film. C’est faux, elle a réalisé à partir des années 60 et jusqu’à sa mort en 2020 une petite vingtaine de films, longs et courts, divers, télé et ciné, fictions ou documentaires. Au cours de la seconde moitié de sa vie, elle mène à bien des projets autoproduits autour de figures aussi variées – mais secrètement liées par la politique et le genre – que l’éditrice de l’œuvre de Charles Fourier, Simone Debout-Oleszkiewicz (Paris ou l’utopie perdue, 2018), ou les femmes du mouvement révolutionnaire des Tupamaros en Uruguay (le Cri des fourmis, 2015). S’il est donc faux qu’elle est la réalisatrice d’un seul film, Aloïse (1975), toutes ces autres productions sont invisibles, perdues, inachevées, hors circuit. Liliane de Kermadec est à peine une artiste mais maudite. Comme Aloïse. (Libération) 


Semaine du 21 aout
Val Abraham

Film de Manoel de Oliveira - Portugal, Suisse, France - 3h 23 - avec Luís Miguel Cintra, Leonor Silveira, Cecile Sanz de Alba 
AEma, pour s'évader de sa vie terre à terre, se réfugie dans la poésie et le romantisme. Ses amours successives ne voilent pas sa désillusion progressive et, comme Emma Bovary, la conduisent à la mort. 
Vale Abrãao» est le film d’Oliveira où l’amour n’est plus le privilège des femmes et le sexe celui des hommes. Car cette Ema faite de feu, cette femme qui se donne à son mari, puis à ses amants, sans les aimer et sans rien demander, c’est la Terre et c’est l’épée à la fois, elle est née comme ça. C’est la Bovary de «l’âme qui balance» et que les hommes aiment à la folie mais ne comprennent jamais. Pas la Bovary de Flaubert, mais celle, sacrée, de Agustina et de Oliveira. Seule la rivière – le Douro, toujours – pourra l’accueillir, ses supplices, ses extases, tout le désir. (fidMarseille.org) 



Semaine du 21 aout 
Le Schpountz 


Film de Marcel Pagnol – France - 2h 08 - avec Fernandel, Fernand Charpin, Orane Demazis 
Jeune commis épicier un peu mythomane, Irénée, à qui le cinéma a tourné la tête, est convaincu qu'il deviendra un acteur célèbre. Il rencontre une équipe de tournage qui lui réserve une plaisanterie cruelle... Il arrive aux studios plein d'espoir... 
Inspiré d'une anecdote survenue sur le tournage d'Angèle, le personnage de Fernandel, neveu de l'épicier du village (inoubliable Fernand Charpin), se fait berner par une équipe de tournage, qui lui réserve une plaisanterie bien cruelle. Dans un jeu de dupes à la fois drôle et pathétique, la plume chantante de Pagnol dénonce la futilité et l'hypocrisie d'une profession, tout en s'interrogeant sur la fonction du comique. Les simulacres, les désillusions et les remords serviront la cause du fada, qui finira par triompher dans une joyeuse pagaille.(cinematèque) 


Semaine du 28 aout
L’innocent  

Film de Luchino Visconti - Italie, France - 2h 09 - avec Jennifer O'Neill, Laura Antonelli, Giancarlo Giannini 
Dans l'Italie bourgeoise du XIXe siècle, Tullio, l'époux de Giuliana, n'a de cesse de tromper sa femme ! Il fréquente d'ailleurs très régulièrement Teresa. Un jour, cette dernière rencontre un autre homme et cela rend Tullio très triste. Il se tourne alors de nouveau vers sa femme, mais celle-ci, en désespoir de cause, a trouvé elle aussi un amant ! Réalisant qu'il est trop tard pour la récupérer, il s'apprête à commettre une grave erreur... 
Ce film douloureux, hanté par la mort, n'a rien d'académique. La reconstitution luxueuse de l'Italie des années 1900 est marquée par la nostalgie de Visconti pour son enfance aristocratique. (Télérama) 
Le résultat est un grand film malade, au montage pas toujours maîtrisé, mais qui porte indéniablement la marque de son auteur. Un testament morbide et décadent réalisé par un vieil homme n'ayant pas fait la paix avec ses démons intérieurs. (aVoir-aLire.com) 




Semaine du 28 aout
Mon parfait inconnu
 
Film de Johanna Pyykkö - France, Norvège - 1h 47 - avec Camilla Godø Krohn, Radoslav Vladimirov, Maya Amina Moustache Thuv 
Ebba, jeune femme solitaire de 18 ans, travaille dans le port d’Oslo. Un soir, elle découvre à terre un homme d’une grande beauté, blessé à la tête. Se rendant compte qu’il est atteint d’amnésie, elle lui fait croire qu’ils sont amants et leur construit un univers bâti sur le mensonge. Mais progressivement, Ebba comprend que les pires tromperies ne viennent peut-être pas d’elle... 
Rythmé par les illusions et les mensonges de son héroïne, Mon parfait inconnu a quelque chose du conte. Mais dans Mon parfait inconnu, un mensonge peut en cacher mille autres et Ebba va bientôt se retrouver prise à son propre piège. Alors que nous sommes entrés dans le film par le biais de sa psyché, nous finissons peu à peu, comme elle, par nous perdre, à ne plus vraiment savoir ce qu’il faut craindre, ce qui relève du fantasme ou de la paranoïa. (Lebleudumiroir) 




Semaine du 31 aout
Baby Sitter

Film canadien, français de Monia Chokri - 1h 27 - avec Patrick Hivon, Monia Chokri, Nadia Tereszkiewicz 
Suite à une blague sexiste devenue virale, Cédric, jeune papa, est suspendu par son employeur. Pour se racheter, il va avec l'aide de son frère Jean-Michel, s'interroger sur les fondements de sa misogynie à travers l’écriture d’un livre. De son côté, sa femme Nadine en proie à une dépression décide d'écourter son congé maternité. L’arrivée dans leur vie d’une baby-sitter au charme espiègle et envouteur, va chambouler leur existence. 

Cette comédie 100% québécoise interroge les rapports hommes-femmes avec une liberté de ton réjouissante et une esthétique joyeusement décalée qui joue avec les codes de la série B. (Le JDD) 
Une réjouissante exploration de la loi du désir qui appuie les stéréotypes pour mieux leur faire la peau. (L'Humanité)