Italie 2012
La Kryptonite nella borsa
(samedi 1er décembre à 17 h 30, dimanche 2 décembre à 20 h 30) 
 
Film italien d'Ivan Cotroneo - 1h38 - avec Valeria Golino, Cristiana Capotondi, Luca Zingaretti, Libero De Rienzo, Fabrizio Gifuni 
Inédit 
Grand prix du festival Annecy 2012 et prix d'interprétation pour Valeria Golino 
 
Naples, 1973.Peppino Sansone a 9 ans et vit dans une famille originale, avec son cousin Gennaro qui se prend pour Superman. 
Les journées de Peppino se divisent entre le monde fou et coloré de sa jeune tante Titina et de son oncle Salvatore, constitué de danses sur les places, de fêtes dans les caves, de collectifs féminins, et sa maison, où sa mère s’est enfermée dans un silence incompréhensible et son père cherche à le distraire en lui offrant des poussins qu’il doit traiter comme des animaux de compagnie. 
Mais quand Gennaro meurt, l’imaginaire de Peppino réinvente la réalité et le ramène à la vie, comme si son cousin était effectivement le super-héros qu’il disait être. 
Et c’est grâce à cet ami imaginaire, grâce à ce superman napolitain aux pouvoirs étonnants que Peppino parvient à affronter les problèmes familiaux et à se rapprocher du monde des adultes. 
 
Ivan Cotroneo est né à Napoli en février 1968. Diplômé du Centro Sperimentale di Cinematografia en écriture de scénarios en 1992, il a gagné de nombreux prix en tant que scénariste à succès, travaillant pour les plus grands réalisateurs actuels. Il a également écrit pour la télévision. Depuis des années il est à la tête d’un laboratoire d’écriture de scénario pour le cinéma et la télévision au DAMS de Rome. La kryptonite nella borsa est un roman qu’il a écrit et adapté pour son premier film de long métrage présenté en avant‐première au Festival du Film de Rome.
È stato il figlio
(samedi 1er décembre à 21 h00 et mardi 4 décembre à 20 h 30 ) 
 
Film italien de Daniele Cipri – 1h30 - avec Toni Servillo, Giselda Volodi, Alfredo Castro, Fabrizio Falco, Aurora Quattrocchi 
Avant-première 
 
La famille Ciraulo vit pauvrement dans le quartier Zen de Palerme. Mais, garée devant la maison, on peut remarquer une Mercedes flambant neuve, acquise grâce au dédommagement que les Ciraulo ont perçu suite à la mort de leur fille Serenella, victime d'une balle perdue lors d'une fusillade entre bandes mafieuses. La Mercedes deviendra pour les Ciraulo plus que le symbole de la richesse, le symbole de la misère générée par la richesse, l'instrument de la débâcle et de la ruine. 
 
Daniele Cipri est né le 17 août 1962 à Palerme. Réalisateur, il est aussi scénariste, monteur et directeur de la photographie (par exemple pour Vinceremo et La bella addormentata de Marco Bellocchio). Il est également compositeur de musiques de films. Il a coréalisé tous ses films (courts et longs métrages) avec Franco Maresco avec qui il a aussi travaillé pour la télévision. Ensemble, ils sont les champions d'une contre-culture violemment iconoclaste. È stato il figlio, le premier film réalisé seul par Maresco s'est attiré à Venise le commentaire suivant d'un critique français, « une tragédie bouffonne absolument obscène ! ».
Gli equilibristi
(jeudi 29 novembre et lundi 3 décembre à 20 h 30) 
 
Film italien d’Ivano De Matteo – 1h40 - avec Valerio Mastandrea, Barbora Bobulova, Rosabel Laurenti Sellers, Grazia Schiavo 
Avant-première 
 
Giulio, la quarantaine, mène selon toute apparence une vie tranquille. Un bel appartement en location, un emploi fixe, une voiture achetée à crédit, une fille rebelle mais sympathique et un bambin doux et rêveur, une épouse qu'il aime mais qu'il trompe. Giulio finit par être découvert et sa femme le rejette : son monde s'écroule soudain. Mais qu'est-ce qu'il advient de nos jours d'un couple qui « ose » se séparer ? Gli equilibristi, à travers une suite d'événements tantôt tragiques, tantôt ironiques, nous emmène dans le monde d'un homme qui d'un seul coup découvre combien est ténue la frontière entre bien-être et pauvreté. 
 
Ivano de Matteo, né en 1966 à Rome, est acteur et réalisateur. Il commence sa carrière artistique en 1990 par un diplôme obtenu au Laboratoire théâtral Il Mulino di Flora dirigé par Perla Peragallo. Toujours en quête d'un langage personnel, il passe du théâtre au cinéma puis à la télévision. Il fonde la compagnie Il Cantiere en 1993 avec Valentina Ferlan, actrice et scénariste - notamment des films de son compagnon. En 2005 il crée sa maison de production, Utopia Film. Il continue parallèlement à sa carrière de cinéaste une carrière d'acteur.
Piazza Fontana
(mercredi 28 novembre à 20 h 30 et dimanche 2 décembre à 17 h 30) 
 
Film italien de Marco Tullio Giordana – 2h09 - avec Valerio Mastandrea, Pierfrancesco Favino, Michela Cescon, Laura Chiatti, Fabrizio Gifuni, Luigi Lo Cascio, Giorgio Colangeli, Olmero Antonutti 
Sortie nationale 
 
Milan, 12 décembre 1969. A 16h 37, Piazza Fontana, une explosion dévaste la Banque finale de l'Agriculture encore pleine de clients. 17 personnes y laissent la vie et 88 sont gravement blessées. Au même moment, trois autres bombes explosent à Rome et on en retrouve une qui n'a pas explosé à Milan. De toute évidence, il s'agit d'un plan subversif. La police de Milan est convaincue de la piste anarchiste. Anarchiste connu, Pinelli est arrêté au lendemain de l'attentat et interrogé par le commissaire Calabresi. Il est retrouvé mort dans la cour intérieure de la préfecture de police. S'est-il suicidé en se défénestrant ou a-t-il été précipité volontairement ? Calabresi quant à lui a été abattu en 1972 par des terroristes. Il faudra de nombreux mois avant que la vérité ne se fasse jour, révélant une conspiration où sont mêlés les milieux néonazis vénitiens et des secteurs issus des services secrets de l'Etat. Le carnage de Piazza Fontana est le départ de la longue période d'attentats et de violences des années de plomb. Au cours de 33 années, plusieurs procès se succèdent dans différents tribunaux d'Italie, débouchant sur des sentences qui se contredisent les unes les autres. Au bout du compte tout le monde est blanchi et le massacre de la Piazza Fontana, pour la justice italienne, n'a pas de coupables. 
 
Marco Tullio Giordana est né à Milan en 1950. Dans les années 1970, il se rapproche du cinéma en collaborant au documentaire Forza Italia ! (1977) de Roberto Faenza. Il réalise son premier film en 1980, Maladetti, vi amerô, une vision sans concession de l'Italie, obtenant le Léopard d'Or au Festival de Locarno. L'année suivante, il présente à Venise La Chute des anges rebelles. C'est surtout avec son film Nos meilleures années qu'il connait une notoriété internationale. Il travaille aussi pour le théâtre, l'opéra, la télévision et a écrit plusieurs livres.

La Petite Venise
(vendredi 30 novembre à 20 h 00) 
 
Film italien d’Andréa Segre - 1h30 - avec Zhao Tao, Rade Serbedzija, Marco Paolini, Roberto Citran, Giuseppe Battiston 
 
Chioggia, petite ville de la lagune vénitienne, traverse une période de forts changements économiques et sociaux. Après avoir travaillé dans un atelier de textiles dans la banlieue romaine, Shun Li, jeune immigrée chinoise, est déplacée à Chioggia où elle travaille comme serveuse dans un bar. Bepi, pêcheur d'origine slave, surnommé par ses amis « Le Poète », fréquente le petit bar depuis des années. Le film est l'histoire d'une amitié romantique et difficile qui raconte la rencontre entre deux mondes en crise : le monde de celui qui a abandonné ses propres racines, et le monde de celui qui sent ses racines profondément transformées par la croissance économique. Ces deux mondes s'approchent l'un de l'autre et comprennent qu'ils ont les mêmes problèmes. Faisant plus confiance à la poésie qu'à la réalité, ils essaient de se sauver mutuellement. 
 
C'est un très beau film, peut-être même une œuvre d'art alors qu'au départ il s'affiche sans prétentions. II faudrait le faire voir à tous nos jeunes pour qu'ils se préparent au « nouvel empire » ou à tout le moins pour qu'ils se rendent compte de la force et de la patience dont font preuve les populations qui s'établissent en Italie, des sacrifices qu'elles sont prêtes à consentir pour s'assurer un avenir. C'est tout cela qu'incarné en Shun Li la magnifique actrice ZhaoTao qui joue son rôle à la perfection, de manière millimétrée et rigoureuse Nombreuses sont les raisons qui nous font désirer avoir ce film dans notre vidéothèque personnelle : les Alpes si nettes et imposantes vues de la lagune de Chioggia : le paysage vénitien, presque banal pour qui le voit souvent, apparaît dans toute sa splendeur ; les lampions qu'allument les chinois et qu'ils laissent flotter au fil de l'eau pour célébrer leur poète ; les lettres de la mère à son fils qui, comme les chansons, « naissent spontanément et arrivent déjà accompagnées de leurs paroles » ; l'idée que la lagune est femme et pour cela calme, patiente, et que la mer est masculine, toujours en mouvement (ou anxieuse ?), La musique des dernières images semble un hymne à la vie, à l'amitié entre les peuples. Le cinéma italien fait preuve d'une belle santé ! 
 
Angelo Umana - mymovies.it- 23 septembre 2011

Samedi 1er décembre, entre les deux films : Conférence de Brice di Gennaro (Rencontres de cinéma de Grenoble), suivie d’un buffet italien (p.a.f. 5 €)