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2002 – 106’
Réalisateur Riccardo Milani Scénario Riccardo Milani, Domenico Starnone Photographie Arnaldo Catinari Montage Marco Spoletini Musique Leandro Piccioni Décors Paola Comencini Costumes Gianna Gissi Silvio Orlando…….…..….Antonio Michele Placido…..…...….Salvatore Paola Cortellesi…….…..…Nina Claudio Santamaria...…….Mario Production Albachiara, RAI Cinema
Réalisateur Paolo Vari,
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Dans
un petit village de montagne, Antonio, Salvatore et Mario travaillent à
la Carair, une multinationale qui fabrique des pneumatiques. Leur
existence bascule quand on leur annonce la fermeture de leur usine.
Avec les autres ouvriers, ils décident de lutter par tous les moyens
contre cette décision et pour la reconnaissance de leur condition.. Avec beaucoup de tendresse, Riccardo Milani aborde deux
sujets brûlants : les fermetures d’usine et les maladies liées au
travail. On passe du rire aux larmes dans ce film où Silvio Orlando
joue les clowns équilibristes jonglant entre poésie et amertume... |
Interview de Riccardo Milani parue sur le
site de la RAI
Comment est née l'idée de faire un
film sans personnages héroïques mais avec un thème aussi puissant
?
Je suis fasciné par les perdants, ça m'intéresse de parler de ces
personnages. Je crois qu'en ce moment, l'Italie s'intéresse
majoritairement aux catégories
sociales les plus riches et à leurs problèmes. De nombreux films
traitent de problèmes psychologiques. Je voulais parler d'une humanité
dont on parle vraiment peu. Et puis, je crois en l'utilité de raconter de
telles histoires.
Pensez-vous que ce film, qui sort
quelques temps avant le referendum pour l'article 18, puisse être
instrumentalisé ? Peut être dans la vision négative d'un syndicat qui
semble totalement absent ?
Je ne sais, ce n'est pas ce que je pensais quand je l'ai réalisé. Je
suis parti d'une phrase : « Vaut mieux être mort que chômeur »,
c'est ce qu'a dit un ancien ouvrier. J'ai voulu raconter cet attachement,
quasi désespéré, au travail.
Il y a beaucoup de solitude dans le
film, cette petite communauté semble livrée à elle-même, contre tous :
était-ce voulu ?
Oui. Il y a une responsabilité politique et sociale dans cette
solitude des classes ouvrières et paysannes. Je suis sûr que ce sont
deux classes encore très présentes en Italie, et pourtant il semble
qu'elles aient été volontairement oubliées. Dans beaucoup de zones du
pays, il y a encore une forte opposition entre l'industrialisation et une
culture paysanne qui semble vouée à disparaître.
Le
film a des tonalités dramatiques mais, dans le même temps, vous avez
maintenu un important registre comique : pourquoi ce choix ?
Je suis sûr que la comédie italienne, plus que tout
autre genre, a influé
sur notre histoire et notre culture. Les films ont un ton humoristique
parce que c'est ce qui représente le mieux notre façon d'être.
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